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Celui Qui Est parti ...
Un voyage de pêche avec Doug et Kent.
http://www.trainweb.com/travelogues/viarail/2001i05f.html

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Je dormais profondement lorsque la sonnerie stridente de mon reveil me fit sursauter. L'afficheur indiquait 4 h. Je me tirai du lit en grommelant. Puis je me souvins que c'etait le jour où je partais excursion de pêche dans le Nord du Quebec avec deux de mes amis.

Ces amis de longue date etaient Doug Symons et Kent Weatherilt, respectivement gerant de banque et directeur d'ecole, tous deux à la retraite. Depuis longtemps, nous nous faisions une joie de prendre train pour aller pêcher dans le Nord quebecois.

Laurie, la femme de Doug etait dejà debout, prête à nous conduire à la gare de VIA à Brockville, en Ontario. Nous avons eu la surprise d'être accueillis par une dame qui nous avait doubles sur la route. Le prepose aux bagages et un chauffeur de taxi de Brockville nous avaient aussi precedes.

Le train de nuit, qui stationnait à quelque 45 minutes de Brockville, est entre en gare à 5 h 30 precises. Les deux pêcheurs sont donc montes à bord du train no 50 qui assurer la liaison Toronto-Montreal, et le voyage s'est deroule sans incident. Le train se composait de la locomotive no 604, de la voiture no 4121, du Château-Laval, du Yoho-Park et du Château-Bienville. Partis à l'heure pile, nous sommes arrives à Montreal avec 20 minutes d'avance. Un voyage rapide et agreable. Le directeur des services dans les trains, Michael Wolfe, a ramasse nos billets. Il s'est montre très intrigue par nos chapeaux Trainweb.com. Michael comptait 33 ans d'experience au CN et à VIA Rail. Après avoir sillonne l'Ouest du Canada, il est maintenant affecte à ce parcours depuis environ dix ans. Il s'est consciencieusement acquitte de la tâche de reveiller les quinze voyageurs qui devaient descendre à Cornwall. Il nous a confie qu'il etait très fier de travailler pour VIA Rail. Nous avons par la suite decouvert qu'il etait l'arrière-arrière-petit-fils de James Wolfe, le major-general britannique qui a participe à la bataille des Plaines d'Abraham dans la ville de Quebec en 1759. Le train est arrive à la gare Windsor de Montreal avec 20 minutes d'avance.

À la gare, les porteurs ont pris nos bagages et les ont places à bord du prochain train. Ils nous ont egalement communique l'heure et le numero de la porte d'embarquement. En attendant le depart, nous avons visite la gare, puis nous sommes alles faire un tour à l'exterieur. Il faisait un temps splendide, mais la circulation etait dense.

Pendant que nous nous apprêtions à monter dans le train, deux preposes de VIA nous ont dit en plaisantant qu'ils esperaient que nous allions leur rapporter au moins deux ou trois truites à chacun. Le bouche à oreille semble bien fonctionner.... Puis nous avons pris l'ascenseur qui nous amenait au niveau du quai.

Au moment de monter dans notre voiture, Benoit LaPorte, directeur du marketing des produits pour l'Est et le Nord du Quebec, est venu se presenter. Il nous a remis une quantite impressionnante de brochures d'informations touristiques sur la region dans laquelle nous nous rendions. Nous avons egalement fait la connaissance des deux mecaniciens et des deux directeurs des services qui allaient nous accompagner sur le premier troncon.

Le train 601 se composait de six vehicules : deux locomotives nos 6307 et 6413, deux fourgons à bagages nos 8608 et 8145 et deux voitures de voyageurs nos 8146 et 8119. Le train se divise à la gare Hervey Junction, à environ 217 kilomètres au nord de Montreal. Les premières voitures ont continue sur Jonquière, alors que les autres ont pris la direction de Senneterre. Clement Martin, le mecanicien de locomotive et Ricky Kulak, le directeur des services formaient l'equipe de bord.


Benoit LaPorte, Ricky Kulak, Kent Weatherilt, Clement Martin, Rejean Martineau.

À peine avions-nous quitte la gare que les personnes qui etaient à nos côtes ont entame la conversation. Il s'agissait de Richard Morin, un employe de VIA semi-retraite et de son ami, David Robitaille, un psychiatre, qui partaient faire du canotage pendant le week-end dans la même region. Passionne des voyages en chemin de fer, Richard travaillait pour VIA depuis vingt ans. Les descriptions romantiques des excursions en train qu'il avait faites dans le passe nous faisaient rêver. On aurait cru un enfant dans une confiserie. Sa passion pour son travail, le rail et l'histoire en general etait presque contagieuse. En fait, en l'ecoutant, nous avons eu droit à une veritable visite guidee virtuelle de Montreal et de sa banlieue.

Il y a quelques annees, ce train se serait dirige tout droit vers le nord, en empruntant le tunnel creuse sous la ville de Montreal. Aujourd'hui, pour eviter les emanations de carburant diesel et d'autres problèmes de pollution, le train fait un crochet vers l'ouest, puis bifurque vers l'est avant de s'orienter vers le nord. Ce detour prend environ une heure, alors que si nous pouvions emprunter le tunnel, il ne faudrait que 10 à 15 minutes. Peu de temps après le depart, Ricky, le directeur des services à bord, a note que l'une des locomotives n'avait pas la puissance necessaire pour alimenter les systèmes electriques et de climatisation, et que même notre cafetière etaient en panne. Comme ni lui, ni le mecanicien ne pouvait resoudre le problème, Ricky a appele le service de l'entretien et l'equipe SWAT. Le camion de depannage n'a pas tarde à nous rejoindre dans une gare à l'Est de Montreal où nous l'attendions. Il n'a fallu aux techniciens que quelques minutes pour changer le contacteur-relais defectueux et regler le problème. Et nous voilà repartis...

On voit sur les photos quelques-unes des petites gares de la banlieue de Montreal. Certaines d'entre elles sont couvertes de graffitis. Je trouve desolant que l'on abîme ainsi la propriete d'autrui.

Doug est descendu quelques instants à Shawinigan, la ville du Premier ministre du Canada, Jean Chretien. Pendant qu'il prenait deux ou trois photos, le mecanicien de locomotive, M.Clement Martin, l'a invite à visiter la cabine. Doug, qui a pu faire près de quarante kilomètres dans le poste de conduite, a ete enchante de son experience. Il a affirme qu'on acquiert une tout autre perspective du voyage, mais que le bruit du moteur est assourdissant. Lorsque Doug s'est trouve à court de pellicule, Kent l'a rejoint avec un nouveau film. Le mecanicien a tente de lui faire la conversation en anglais, et on peut dire qu'il y est presque parvenu. Mais nous nous amusions de constater qu'il commencait souvent sa phrase en anglais pour la finir en francais, alors que Doug s'evertuait à traduire pour Kent.

Nous avons tous entendu des histoires d'horreur sur le traitement que les quebecois francophones reservaient aux anglophones qui venaient visiter le Quebec et auxquels on ne voulait s'adresser qu'en francais. Or, je peux vous dire que toutes les personnes que nous avons rencontrees etaient au contraire desireuses de nous parler anglais, et beaucoup nous ont fait remarquer qu'elles n'avaient pas souvent l'occasion de s'exercer. C'est incroyable de voir comment les stereotypes se propagent.

Arrives à Rivière à Pierre, nous avons apercu des employes de la construction qui tentaient litteralement de decapiter le sommet d'une montagne du Bouclier canadien de la region. Le granit etait debite en blocs de 3 m x 5 m puis charge dans des camions qui attendaient près de la voie ferree. On nous a dit que ce granit etait destine à...des pierres tombales.

Nous avons ensuite traverse la ville de St-Tite, reputee pour son festival western annuel (< a href="http://www.festivalwestern.com " target="_top">http://www.festivalwestern.com). Ce festival, qui se tient chaque annee en septembre, attire plus de 400 000 personnes. Les facades des commerces et de l'hôtel de ville decorees dans le style western, l'horloge au look country et la fontaine illuminee rappellent ce grand evenement pendant toute l'annee. On affirme qu'il s'agit de la plus grande attraction western de l'Est du Canada. À l'aller, nous sommes passes près d'un enclos à bestiaux dans lequel etaient parques autour de 20 à 30 taureaux que l'on elève pour ce rodeo, mais au retour, nous avons ete frappes par les centaines de caravanes qui avaient envahi le site. Il y en avait partout - sur les pelouses, dans les entrees de garage, derrière les maisons, ainsi que dans tous les principaux stationnements de la ville.

Comme on ne sert pas de repas complet dans ce train, nous avons mange de delicieux sous-marins accompagnes de boissons gazeuses au dejeuner.

Nous avons ensuite traverse des kilomètres de marecages, des montagnes du Bouclier canadien et des forêts. De temps à autre, le train s'arrêtait à une gare, à un passage à niveau ou simplement à un arrêt lorsque quelqu'un lui faisait signe. Cela fait partie du charme du voyage. N'oublions pas que la voie ferree est ici un moyen de transport essentiel comme elle l'etait au debut du siècle. Les directeurs de service connaissaient presque tout le monde et ils prenaient des nouvelles de la famille et des amis. Ricky nous disait que des voyageurs lui demandaient souvent de les laisser descendre devant un pont pour qu'ils puissent le traverser à pied, tout en lui recommandant de ne pas oublier de les reprendre au même endroit cinq jours plus tard. Ricky les assurait qu'il allait essayer de s'en souvenir, mais qu'il etait plus prudent d'agiter un drapeau au passage du train.

Nous avons eu un peu plus tard l'occasion d'apprecier la generosite de cet homme pas ordinaire. Il nous a montre des photos d'un jeune orignal de quelques jours qui s'etait malencontreusement pris les pattes dans des fils de telephone à terre. Le pauvre animal ne pouvait plus se liberer. Les loups auraient certainement profite de cette proie facile si lui et un autre voyageur n'etaient alles le secourir. La mère, un animal redoutable d'une taille impressionnante, observait la scène couchee près de là. Pendant qu'ils surveillaient l'adulte du coin de l'œil, les deux hommes ont entrepris de delivrer le petit. Ils y sont finalement parvenus, mais celui-ci avait eu tellement peur et il s'etait debattu pendant si longtemps, qu'il ne pouvait plus marcher. Le voyageur l'a alors pris dans ses bras et il est alle le poser près de sa mère. Inutile de preciser qu'il s'est ensuite eloigne rapidement. Puis, ils ont observe la reaction des animaux à distance respectable. Après s'être laisse lecher pendant quelques instants, le jeune orignal est reparti vers la forêt, tout à fait assure sur ses quatre pattes. Certains pretendent même qu'ils ont vu la femelle remuer la queue en signe de remerciement, mais il est aussi possible que ce soit de plaisir de retrouver son petit. Quelles magnifiques photos! Quelle belle lecon de generosite!

Cinq heures et demie plus tard, nous arrivions à notre première etape, le club Triton. L'arrêt se trouve à environ 330 kilomètres au nord de Montreal. Nous avions près de deux heures de retard en raison du contacteur-relais qu'il avait fallu changer, et du fait que le personnel technique avait dû s'arrêter pour remettre en etat les rails endommages par un deraillement qui s'etait produit la veille, et pour voir à leur entretien normal.

Une charmante jeune femme nous attendait à la descente du train pour nous guider le long d'un sentier de forêt etroit et accidente jusqu'à un cours d'eau où etait amarre un bateau ponton. Un groupe de huit personnes plus âgees qui passaient la nuit au club s'est joint à nous. Le trajet a dure environ 25 minutes. Nous avancions très lentement, car au debut la rivière etait peu profonde en raison de l'ete anormalement chaud et sec de cette annee. Au detour d'un bouquet d'arbres, nous avons soudain apercu la Seigneurie du Triton qui se dressait fièrement au sommet d'une colline.

La vue de cette majestueuse Seigneurie qui se refletait dans l'eau etait saisissante. Le transport des materiaux necessaires à la construction d'un tel edifice poserait aujourd'hui d'importants problèmes en termes de coût et de faisabilite. Imaginez les tresors d'imagination qu'il a fallu deployer il y a cent ans! Un ingenieur des chemins de fer americain du nom d'Alexander Luder's Light a fonde le Triton Fish and Game Club en 1893. À l'epoque de sa construction, le club Triton comptait dejà plus de 200 lacs sur son territoire. Le club connut sa periode de gloire au milieu du 20e siècle lorsqu'il a recu des visiteurs aussi prestigieux que les presidents americains Theodore Roosevelt et Harry Truman, le membres des familles Rockefeller et Molson, le Premier ministre britannique, Winston Churchill, et bien d'autres. Aujourd'hui, la Seigneurie du Triton, qui est membre de la Federation des pourvoyeurs du Quebec, est reconnue pour sa qualite de pêche, ses activites de plein air, sa cuisine et son accueil particulièrement chaleureux. En 1989, la Seigneurie a recu un prix national pour son accueil touristique. Pour plus de renseignements, veuillez consulter le site http://www.PourvoirieTriton.com. À notre arrivee au pavillon principal, Nick Tremblay, l'un des fils des proprietaires actuels nous a souhaite la bienvenue et nous a fait visiter l'etablissement. Il n'a pas manque de nous enumerer les nombreuses personnalites qui ont sejourne chez lui au cours des dernières annees. Le pavillon principal peut loger jusqu'à cinquante personnes. On nous a ensuite montre notre chambre qui se trouvait dans un pavillon adjacent qui comprenait lui aussi des chambres pour environ cinquante personnes ainsi que des salles de reunion. Un troisième pavillon, qui abritera des appartements avec salle de bains et qui sera hiverise, est actuellement en construction. Nos chambres etaient propres, simples et même depouillees. Elles avaient vue sur le lac qui etincelait comme un miroir. Il y avait deux lits doubles, deux lits simples, deux commodes et une penderie. Les toilettes et les douches etaient au fond du couloir à quelque dix mètres de la chambre. Avant d'aller prendre l'aperitif au bar, Doug a decide d'aller explorer un sentier de randonnee appele le "Champignon". Il a affirme à son retour avoir pu compter jusqu'à sept differentes sortes de champignons pendant sa courte promenade. La signalisation le long des pistes etaient uniquement en francais, mais les textes etaient faciles à comprendre. Kent a prefere observer un groupe de personnes qui apprenaient à pêcher à la mouche à l'arrière de l'hôtel. Leur professeur etait très patient. Toutes les dix ou quinze minutes, il proposait aux debutants une nouvelle technique ou un nouvel emplacement. Le lendemain, ils allaient avoir l'occasion de mettre leurs competences à l'epreuve. Nous nous sommes tous retrouves au bar pour prendre un verre avant le repas. La pièce dont les parois etaient recouvertes de panneaux de bois etait très sombre, eclairee seulement par des lampes au propane. Elle donnait sur la veranda avant et offrait un magnifique panorama sur le lac. Au mur, deux immenses têtes d'orignal. (Cliquez ici pour voir les photos). Ces animaux mesuraient sûrement près de huit pieds, la tête et les bois non compris. Des fauteuils et des sofas anciens de toutes dimensions etaient places un peu partout. Divers animaux empailles representant les differentes espèces qui composent la faune de la region attiraient l'attention des nouveaux-venus. Un superbe aigle royal et un harfang des neiges fascinaient Kent qui adore sculpter des animaux sauvages pendant ses loisirs. Nous avons tous deux tenu à essayer la chaise bercante dans laquelle s'etait assis Winston Churchill lors de son sejour. Peut-être esperions-nous capter ainsi un peu de son genie. Le dîner etait servi dans une salle à manger accueillante et brillamment eclairee qui permettait de decouvrir les vastes terrains boises qui entourent la pourvoirie. Notre serveur, un Parisien exile qui avait fait des etudes en gestion hôtelière, avait le don de decrire chaque plat de facon particulièrement appetissante. L'entree du menu touristique de ce soir-là etait une tarte à l'oignon. Il s'agit d'un genre de quiche à l'oignon. Puis, on nous a servi une excellente crème de poireaux et pommes de terre. Le plat principal etait du veau sauce muscade garni d'une puree de pommes de terre decoree de quelques amandes tranchees et de courgettes grillees. Ce delicieux repas s'est acheve sur une crème brûlee croustillante très reussie. Couches vers 21 h 30, nous nous sommes endormis aussitôt, sans qu'il soit necessaire de nous bercer!

Jeudi

Lever vers 7 h 15. Le temps est ensoleille mais très frais. Le lac est recouvert d'une legère brume. Mais tous sont dejà dans le feu de l'action autour de l'hôtel. Dans la salle à manger, nous sommes accueillis avec un grand sourire et un cordial "Bonjour!". Le menu du petit-dejeuner est très varie. Nous nous sommes decides pour des œufs au bacon accompagnes de toasts car nous voulions nous lancer le plus tôt possible dans la grande aventure.

Vers 9 h, nous avons rencontre la responsable des activites de plein air du club Triton, Isabelle Gomphe. Celle-ci nous a remis tout ce dont nous avions besoin pour notre sortie de pêche - gilets de sauvetage, coussins, etc., sans oublier ce qui allait devenir un outil capital - un panier pour nos futures prises.

Après un court trajet en canot et 15 minutes de marche, nous sommes arrives au lac Charite. C'est un petit lac - environ 1 500 X 500 verges -, peu profond (à peu près 6 pieds). On y avait ensemence une grande variete de truites. Notre guide, David qui etait francais, nous a accueillis dans un anglais tout à fait acceptable. Il nous a avertis que la pêche n'avait pas ete excellente jusqu'à present en raison de la temperature et du niveau de l'eau. Mais rien ne pouvait nous decourager. Il nous a indique les meilleurs coins, puis nous a laisses faire nos propres experiences. Neanmoins, David revenait de temps en temps aux nouvelles, nous demandait si la chance etait au rendez-vous, puis il retournait pêcher à la mouche. Son aisance et son habilete dans la pratique de ce sport nous donnaient envie de nous initier à cette technique. Le silence etait relaxant. Notre guide est passe nous dire que le poisson mordait, mais qu'il n'avait reussi à prendre que du menu fretin. Neanmoins, notre eternel optimiste nous assurait qu'il sentait que la chance tournait.

Nous en arrivons maintenant à notre fameuse histoire de pêche... Kent a ete le premier à qui la chance a souri...avec une superbe truite d'une taille impressionnante. Une pièce magnifique. Doug l'a delicatement placee dans notre panier qu'il a mis dans le lac. Peu de temps après, c'etait au tour de Doug de tirer le gros lot avec une belle truite brune. Il etait convaincu qu'elle etait nettement plus grosse que celle de Kent. La precieuse prise a aussitôt ete mise en lieu sûr dans le panier et dans le lac. Les deux amis ont continue à pêcher. Il ont pris quelques petits poissons qu'ils ont aussitôt remis à l'eau. Au bout d'un moment, David est revenu aux nouvelles. Doug a repondu fièrement que nous en avions pêche deux dont nous etions assez satisfaits et il s'est empresse de sortir le panier. Mais quelle ne fut pas notre surprise de voir notre panier vide et le couvercle souleve. Qui avait le plus grosse truite maintenant? Il y a vraiment des gens qui ne reculent devant rien pour gagner.

Voyant notre desarroi, David n'a pas hesite à nous donner deux truites qu'il venait d'attraper. À midi, un pique-nique etait organise au bord du lac. Dans une clairière, la pourvoirie avait installe un site de restauration exterieur sur les berges du lac. Nous avons donc pu deguster en plein air nos poissons cuits sur place au feu de bois. Notre chef, Sebastien, s'est immediatement excuse pour la piètre qualite de son anglais. En fait, il etait trop modeste, car nous nous sommes parfaitement compris. Au menu, un delicieux potage de legumes, des poitrines de poulet enveloppees dans du bacon, des pommes de terre sautees, de la salade et surtout, nos truites toutes fraîches. On nous a dit que le personnel nettoie et prepare le poisson pêche par les clients pour la cuisson ou la congelation. Et finalement, cet excellent repas, qui etait accompagne de boissons chaudes ou froides, s'est termine dans une apotheose de carres au chocolat.

Environ trente autres clients du club s'etaient joints à nous pour le dejeuner. Certains d'entre eux pêchaient sur des lacs voisins. D'autres venaient de participer à un seminaire de deux jours et demi, et profitaient de leur après-midi de liberte pour pêcher.

Après le dejeuner, nous sommes retournes au lac pour pêcher et mediter. Le manège de trois canards à grosse tête et d'un balbuzard pêcheur qui guettaient leur proie nous a amuses pendant un bon moment. Au cours de l'après-midi, nous avons eu une visite inattendue, celle d'un pilote de la region avec son avion. Nous avons admire son habilete à decoller et à se poser. Puis, nous avons capture deux ou trois poissons, et nous sommes rentres au pavillon principal pour nous reposer et nous preparer pour le dîner.

Nous nous sommes installes au bord du lac pour rediger notre journal avant le repas. À l'heure de l'aperitif, le bar etait envahi par des pêcheurs tous plus enthousiastes les uns que les autres qui echangeaient leurs savoureuses histoires de pêche.

Vers 19 h, nous nous sommes diriges vers la salle à manger, certains que cette fois encore, nous allions nous regaler. En entree, on nous a servi une truite fumee entière chacun garnie d'oignons et de câpres. Le fumage au sirop d'erable donne au poisson un goût très delicat. Ensuite, on nous a apporte des truites au four pêchees le jour-même. Doug a pris une truite mouchetee et une truite arc- en-ciel, alors que Kent a choisi deux truites mouchetees. Suivait une delicieuse crème de celeri et pommes de terre. Ce soir, le plat principal etait un rôti de porc avec une delicate sauce aux abricots. Des pommes au four, des courgettes et des choux de Bruxelles accompagnaient ce plat. Le vin rouge sec s'harmonisait parfaitement avec le repas. Merveilleux! Le dessert etait une mousse au chocolat avec son coulis de framboises.

Nous avons fini de manger vers 21 h 30. Après cette journee passee en plein air, nous avions hâte de nous coucher. À 23 h, tout le monde dormait.

Vendredi

Après avoir avale un breakfast nourrissant, nous avons fait nos bagages en preparation du depart vers notre nouvelle etape. À 10 h, nous avons salue tout le monde et descendu nos bagages et notre equipement jusqu'au bateau. Nous avons pris la direction du stationnement qui se trouve à proximite de la gare. Là, Valerie et Melanie de l'Association des pourvoyeurs du St-Maurice nous attendaient. Valerie, la directrice commerciale de l'association, nous a prevenus que l'itineraire avait ete modifie. Nous avons compris que le seul anglophone de l'endroit où nous devions sejourner etait parti. Nous etions donc reachemines par train vers Clova, dans le Nord-Ouest du Quebec, sur la ligne de Senneterre.

On nous a conduits vers La Tuque, une petite ville de 13 000 habitants, où nous avons ete accueillis par Rolande Savoie, la directrice de l'Association des pourvoyeurs. Rolande etait une femme dynamique et charmante. Elle nous a rapidement mis à l'aise et propose d'aller dejeuner dans un restaurant voisin. Là, son mari, Jean-Paul, qui travaille dans une usine de pâtes et papier de La Tuque nous a rejoints. Nous avons appris que l'ensemble du personnel du bureau et leurs conjoints partaient egalement en excursion de pêche ce week-end. Ils etaient dejà prêts et allaient nous accompagner sur une partie du voyage.


À gauche : Sophie, Melanie et Valerie *** À droite : Rolande et son mari, Jean-Paul

Le depart etait fixe à 13 h. Nous ne sommes partis que vers 14 h 30 et nous sommes arrives à destination à 19 h 30. Il n'est pas rare que les trains soient en retard le vendredi, car il s'arrêtent souvent pour laisser descendre ou monter des voyageurs en cours de route. Oui, vous avez bien lu, n'importe où en cours de route.

Le voyage jusqu'à Clova - qui se trouve à 270 km de La Tuque - dure environ cinq heures. Le train se composait d'une locomotive no 6401, d'un fourgon à bagages no 8623 et de deux voitures de voyageurs (nos 8146 et 8119). Il faisait extrêmement chaud dans notre voiture en raison du temps très doux que nous avions ce jour-là. On se serait cru être en ete. Nous n'avons malheureusement pas pu prendre beaucoup de photos, car la forêt etait dense et les arbres poussaient très près de la voie ferree. Lorsque par chance il y avait une petite clairière et que la vue etait degagee, on n'avait pas le temps de sortir nos appareils. Sur des kilomètres, nous avons traverse d'anciennes forêts calcinees. Le long de la voie, des montagnes de bois d'oeuvre et des tas de copeaux de bois attendaient d'être transportes vers les usines de pâtes et papier locales ou les endroits de reboisement.

Jusqu'à Windigo, nous avons fait le voyage avec les membres de l'association des pourvoyeurs. Manifestement, ils avaient l'intention de s'amuser ferme pendant le week-end. C'etait un groupe de gens qui savaient mettre de l'ambiance. Lorsqu'ils sont descendus du train, ils nous ont dit : "À dimanche prochain!".

Au fur et à mesure que nous approchions de notre destination, nous remarquions de plus en plus de chemins forestiers, tous deserts.

Roger Morin, le dynamique proprietaire du Walleye Club de La Pointe aux Dores nous attendait à Clova à 19 h 30. Le club se trouve dans la baie sud du Reservoir Gouin. Cette baie s'appelle egalement "lac Bureau", nom qu'elle portait avant la construction du barrage qui a permis de creer le Reservoir Gouin, un plan d'eau de 100 km par 60 km (60 miles par 40 miles). Le lac est repute pour la qualite exceptionnelle de sa pêche au dore et au grand brochet. Nous avons charge nos bagages à l'arrière du camion et nous sommes montes dans la cabine. Le trajet sur une route de gravier pour poids lourds où nous roulions allegrement à 100 km/h a dure 45 minutes. Quelle randonnee extraordinaire! Nous avons ete quelque peu rassures d'apprendre que nous ne risquions pas de rencontrer de camions de bois, car ceux-ci ne roulent pas pendant la fin de semaine. Il a encore fallu parcourir quatre kilomètres dans ce vehicule plutôt inconfortable sur la nouvelle route. Roger etait proprietaire du club depuis trois ans et il y avait dejà apporte certaines ameliorations. La nouvelle route nous avait evite deux heures de bateau. Mais nous arrivions enfin à destination. Notre chargement a ete transfere sur un bateau qui nous attendait, et nous revoilà partis. Le trajet dans l'obscurite n'a dure que cinq minutes; nous apercevions dejà les lumières du campement sur l'île. Pour plus de renseignements sur cette pourvoirie, consultez le site http://www.pointe-aux-dores.com.

Les chalets etaient assez rustiques, mais confortables. Les toilettes exterieures se trouvaient à proximite. Il y avait egalement un bloc sanitaire avec toilettes et douches communes, une cuisine et une salle à manger pour les personnes qui optaient pour le plan americain.

Les carlingues etaient très rustique. Toutes les carlingues ont inclus tous les equipements necessaires de menage. Les dependances etaient toujours etroitement près. Aussi bien, il y avait une salle de toilette de la communaute avec des douches, une cuisine et la pièce dinante pour ces invites qui ont voulu le plan americain.

Jean-Marc, le jeune fils de dix ans de Roger est venu à notre rencontre avec un VTT equipe d'une remorque pour transporter les bagages jusqu'à notre chalet. Puis, nous avons fait la connaissance de Pauline Nadon, la femme de Roger. Sa reputation d'excellente cuisinière l'avait precedee, et nous n'avons pas tarde à constater que celle-ci n'etait pas surfaite. Au dîner, on nous a servi une salade, du riz au boeuf et des legumes sautes à la chinoise. Nous avions tellement bien mange que nous n'avons pas pu goûter la superbe croustade aux pommes garnie de crème glacee que Pauline avait preparee à notre intention. Près de la cuisine-salle à manger, on pouvait voir des photos de clients qui montraient fièrement leurs prises. Sur l'une d'elles, on comptait pas moins de quatorze dores qui semblaient peser plus de deux kilos chacun (environ 4 livres). Pendant que nous retournions au chalet, Roger nous a raconte qu'un client a un jour attrape un grand brochet de près de 12 kilos (environ 26 livres) et de 1,1 mètre de long (41 pouces). Après un rude combat de 45 minutes, le poisson a finalement declare forfait. Roger a egalement precise que l'emplacement des sites propices etaient determines le matin, lorsqu'il connaît la direction du vent. Ces bons coins sont ceux où le poisson est le plus susceptible de mordre. À cette epoque de l'annee, les dores se trouvent à une profondeur de 30 à 40 pieds. Quant au lac, il peut atteindre une profondeur de 80 pieds et plus, à certains endroits.

Jean-Marc, qui venait d'acheter un guide de survie en forêt, allumait le feu en suivant les conseils qui y etaient donnes, à titre de travaux pratiques. Après le repas, il s'est employe à construire un abri de fortune avec l'intention d'y passer la nuit. Ses parents etaient tous deux d'avis que ce serait bon de le laisser faire cette experience, et Jean-Marc etait tout heureux à cette perspective. Il avait commence à apprendre l'anglais à l'ecole cette annee, et il etait dejà capable de faire des petites phrases.

Mais nous tombions de sommeil, et nous nous endormis avant même que la generatrice s'arrête. Voilà un moyen efficace de forcer les gens à aller se coucher.

Samedi

Grasse matinee aujourd'hui. Nous avons pris un petit-dejeuner energetique puis nous nous sommes accordes quelques instants de lecture. Doug etait alle cueillir des bleuets et a rapporte un grand pot de baies juteuses à son ami Kent. Après le petit-dejeuner, nous avons decide de consacrer un peu de temps à notre journal de bord. Puis, nous sommes partis à la decouverte de l'île sur laquelle se trouve le camp. Le temps etait très doux pour la saison. Le terrain est sablonneux comme celui de toutes les autres îles des environs. Une plage de dix à trente pieds en fait le tour. À certains endroits, la plage de sable peut même atteindre 150 pieds. Du côte nord, Roger avait entrepris de construire un mur de pierres qu'il avait l'intention de prolonger autour de l'île pour lutter contre l'erosion.

Comme nous l'avons dejà dit, il faisait très beau ce jour-là, mais les nuages commencaient à s'amonceler. Le soleil l'a finalement emporte, et le temps etait parfaitement degage dans l'après-midi. À l'ouest, on pouvait entendre les cris des pyrargues ou aigles à tête blanche qui se disputaient dans les collines. C'etait un site magnifique. Les feuilles commencaient à peine à rougir et à nous donner un vague apercu des riches coloris qu'elles auraient dans quelques semaines.

Nous n'avions pris qu'un repas leger à midi, en prevision du somptueux dîner qui nous attendait le soir. La generatrice qui fournit l'electricite à l'ensemble de la pourvoirie cesse de fonctionner entre 13 h et 16 h. Nous avons beaucoup apprecie ce rite qui nous donne l'occasion de faire une petite sieste.

Roger a soudain decide qu'il etait l'heure d'aller à la pêche. Et nous voilà partis suivant scrupuleusement ses informations concernant les endroits les plus poissonneux. Doug a ete le premier à crier victoire... il venait de capturer un dore de belle taille. Cette fois, nous avions un panier à bord pour y mettre nos prises. Lorsque le poisson ne mordait pas après quelques lancers, Roger disait à Doug : "Alors, mon vieux, qu'est-ce que tu attends pour ramener?". Et il intervenait toujours lorsqu'il y avait une prise au bout de la ligne. Soudain, alors que nous approchions du camp, tout s'est precipite. Nous avons tous fait une excellente pêche, mais il faut reconnaître que Doug et Roger etait du bon côte du bateau. Je crois que Roger avait l'intention de montrer ce qu'on entend par pêche sportive à ces neophytes de l'Ontario. À peine avait-il lance sa ligne, que le poisson mordait. Desinvolte, il haussait les epaules, puis se tournant vers nous, il disait : "Allez les gars, à votre tour maintenant!" Puis, il partait d'un grand rire et se remettait à la tâche. Un superbe coucher de soleil accompagnait notre retour au camp. Nous avions pris plus de trente poissons, mais nous n'en avons gardes que neuf - les plus gros evidemment - pour le dîner. Chacun de ces trophees pesait autour de deux livres. De plus, nous nous etions beaucoup amuses. Il est certain que Roger aurait aime que nous en prenions plus, mais de notre côte nous etions satisfaits des resultats. Par ailleurs, il nous a remercies de lui fournir l'occasion de parler anglais.


De retour au camp, nous avons assiste au retour des autres clients qui nous montraient fièrement leurs prises de la journee, leur sortie de pêche ayant ete tout aussi fructueuse que la nôtre. L'ambiance etait à la camaraderie lorsque nous nous sommes retrouves au poste de nettoyage des poissons.

La vie au camp a certainement contribue à l'excellent souvenir que nous avons garde de notre sejour ici. Roger et Pauline etaient vraiment des hôtes charmants.

Le dîner a ete servi vers 20 h 30. Au menu, il y avait devinez quoi? Evidemment, le dore du jour en friture accompagne de boulettes de viande à la suedoise, de carottes miniatures, d'une puree de pommes puree et de pain frais maison. Pour le dessert, nous nous sommes regales avec deux tartes toutes chaudes sorties du four, l'une aux bleuets et l'autre aux framboises, garnies de crème glacee. Pauline n'avait pas chôme pendant que nous etions à la pêche. Elle avait elle-même cueilli les bleuets et passe l'après-midi en cuisine. Un vieil ami à eux, Mario, qui s'etait occupe de faire cuire le poisson, s'est joint à nous pour le deguster. Il etait venu passer ici quelques semaines et en avait profite pour aider à repeindre les chalets. Lorsque nous avons quitte la cuisine, nous etions enchantes de notre festin et heureux de nous être bien amuses.

Dimanche

Ce matin-là, nous avons ete accueillis par le chaleureux "Bonjour! Le petit-dejeuner est prêt!" de Marc-Andre. Nous nous sommes regales de crêpes au jambon arrosees d'un authentique sirop d'erable. Puis nous avons commence a boucler nos bagages en prevision du retour à Clova. Pauline et Jean-Marc rentraient à Maniwaki (5 heures de route) l'après-midi même, pour revenir au camp le vendredi suivant. Marc-Andre frequente l'ecole et Pauline travaille dans une succursale de la Caisse Populaire. À la fin de l'automne, Roger retourne lui aussi à Maniwaki où il occupe un emploi de classeur de bois dans une usine.

Nous avons quitte le camp vers 11 h 30, car le trajet prend un peu plus d'une heure. Nous avons entasse nos bagages sur la barge pour rejoindre le continent. Cette barge sert à transporter les materiaux et les equipements lourds dont on peut avoir besoin sur l'île. Red, un homme courageux qui travaillait avec Roger, nous accompagnait. Il rentrait chez lui pendant une semaine, avant de revenir au camp pour la saison de la chasse. Il ne resterait donc plus à la fin de la journee que Roger et Mario. Ceux-ci attendaient un petit groupe de pêcheurs qui devaient arriver mardi et sejourner trois jours.

À Clova, nous avons pris le temps de visiter la petite ville et de faire des provisions de boissons gazeuses pour notre prochaine etape. Kent s'est fait un nouvel ami un peu etrange devant l'epicerie de Clova. Voir la photo.

Le train no 604 à destination de Senneterre est arrive à Clova vers 13 h, soit avec environ cinq minutes de retard. Il se composait de la locomotive no 6401, du fourgon à bagages no 8623, et des voitures de voyageurs nos 8146 et 8119. Les mecaniciens etaient Louis Arsenault et Andre Boulet, et la directrice des services, Christine Simet.

Jusqu'à McTavis, le trajet s'est deroule sans incident. Tous les enfants qui montaient à bord avaient droit à un jus... y compris nous. Le petit groupe de La Tuque etait au rendez-vous, un peu fatigue du week-end. Heureusement, ils allaient pouvoir se reposer le lendemain au bureau! Les deux canoetistes que nous avions rencontres au debut de la semaine sont arrives au moment même où nous descendions du train à MacTavis. Ils avaient l'air ravis de leur excursion.

Nous sommes arrives à McTavis à 16 h. M. Donald Ferrar () nous attendait à l'arrêt et nous a aides à charger nos bagages sur son bateau qu'il avait amarre à quelque cinquante mètres de là. Avant de rejoindre notre bungalow, nous voulions jeter un coup d'oeil au pavillon principal qui se trouve à McTavis. Ce chalet de bois rond de trois etages qui donne sur le lac se trouve un peu en retrait par rapport à la voie ferree. Il abrite 10 chambres doubles, deux salles de bains avec douche ainsi qu'un vaste salon au deuxième etage. Il a ete construit dans un style scandinave qui date de plus de 600 ans. Le proprietaire nous a explique qu'il avait utilise plusieurs outils d'epoque pour obtenir l'effet recherche. La construction, qu'il a commencee lorsqu'il avait dix-sept ans, a dure deux ans et demi. D'ailleurs, ce chalet est une veritable œuvre d'art.

Nous allions maintenant decouvrir notre bungalow. Avec le bateau de Donald, qui etait equipe d'un moteur à quatre temps de 150 HP, le trajet de 25 kilomètres nous a paru très court. Nous sommes passes devant le bungalow au toit rouge que nous avions loue sans nous arrêter car nous allions chercher un bateau de 9,9 HP que nous prêtait Donald et qui etait actuellement amarre près de chez lui, soit quelques kilomètres plus loin. Enfin, Donald nous a fait visiter notre bungalow et nous a quittes pour vaquer à ses occupations. Autour de nous, il y avait un grand nombre de chalets inoccupes. Il regnait un silence absolu. Nous avons defait nos bagages et range nos provisions pour les deux prochains jours.

Dans notre chalet en rondins, la pièce principale faisait à la fois office de cuisine, de salle à manger et de salon. Il y avait egalement deux chambres à coucher dont l'une etait meublee de deux lits simples, et l'autre d'un lit double et d'un lit simple, ainsi qu'une salle de bains avec douche. Un poêle à bois trônait dans la pièce centrale. Devant la maison, il y avait une charmante galerie couverte qui donnait sur le lac. Fatigues de notre periple en train et en bateau, nous nous y sommes assis pour relaxer et pour lire. Nous avons soudain remarque que le niveau de la bouteille de scotch avait dangereusement baisse. Doug a commence à preparer le dîner vers 19 h 30. Nous nous sommes litteralement jete sur le steak, les pommes de terre dorees, les legumes crus et cuits et le pain frais croustillant qu'il avait deposes sur la table. Une bonne bouteille de vin, dont notre hôte, Donald Farrar, nous avait fait cadeau, accompagnait agreablement ce succulent repas. Le responsable de l'epicerie à La Tuque etant particulièrement gourmand, il n'avait pas oublie les desserts - brownies, Mae West, tartes au caramel et aux pacanes, et biscuits. Les brownies etaient delicieux. Mais nous etions rassasies. Ce soir-là, nous avons eu conge de vaisselle. La lumière que donnait l'eclairage au propane etait trop faible pour que nous puissions lire. Nous nous sommes donc couches vers 22 h. Peu après, nous avons ete reveilles par une armee de tamias qui s'etaient donne rendez-vous pour attaquer nos provisions. Enfin, pour être honnête, disons qu'ils etaient peut-être deux ou trois, mais ils faisaient autant de tapage qu'une armee. Quelques coups de poing bien appliques sur la paroi du chalet ont suffi à les faire detaler, et nous avons enfin pu dormir en paix.

Lundi

Doug s'est leve aux aurores tandis que Kent faisait le lezard dans son lit. Doug a donc decide d'aller explorer les sentiers autour du chalet. La couleur du lever de soleil annoncait de la pluie, mais il n'y avait pas un nuage dans le ciel et le lac etait lisse comme un miroir.

Le petit-dejeuner - œufs au bacon - devait être appetissant car il ne restait plus rien dans nos assiettes. Kent a ensuite decide de s'attaquer à la vaisselle. Vers 9 h 30, nous etions tous prêts à partir à la pêche.

Alors que nous etions en route, notre attention a ete attiree par une femme qui se trouvait de l'autre côte du lac qui criait et agitait une serviette. Nous avons reconnu la femme des seuls voisins que nous avions ici. Nous l'avions apercue ce matin en train de pêcher avec une autre personne. Nous avons fonce dans sa direction aussi rapidement que notre petit moteur de 9,9 HP nous le permettait. Une jeune femme très enervee s'est precipitee sur nous et nous a explique que son bateau etait en panne. Il etait amarre de l'autre côte de la pointe. Nous sommes donc alles tous les trois examiner le recalcitrant. Kent a saute dans le bateau et a immediatement remarque une grande flaque de carburant à la surface de l'eau, puis il a rendu son diagnostic. Le moteur avait ete noye. Après quelques tentatives, nous avons finalement reussi à le faire repartir. Il faut bien le reconnaître, nous nous sentions des heros.

Doug avait à peine jete sa ligne qu'il avait une prise. Après une lutte acharnee, il a reussi à sortir de l'eau un grand brochet de 18 pouces. Mais helas, alors qu'il se preparait à atterrir, la ligne a brusquement cede et le brochet à repris sa liberte. Même Kent admettait que c'etait une belle pièce. Doug a aussitôt realise qu'il s'etait trompe de fil et qu'il avait encore sur son moulinet le fil de six livres qu'il avait utilise pour pêcher la truite.

Nous avons aussitôt corrige la situation et nous etions maintenant prêts à montrer aux poissons de quel bois nous nous chauffions. Nous ne savions pas que le brochet avait donne l'alarme. Nous avons eu beau essayer tous les bons coins recommandes par M. Farrar, rien à faire. Le vent s'etait rafraîchi et les nuages devenaient menacants. Nous avons repere une jolie petite rivière qui se jetait dans le lac. Un endroit ideal pour pêcher. Malheureusement, nous avons pris plus de bois mort que de poisson. Vers 14 h, nous avons entame notre pique-nique juste au moment où il commencait à pleuvoir legèrement.

À peine avions-nous fini, qu'il s'est mis à tomber des cordes; on aurait presque cru qu'il neigeait. Doug a donc decide, tant qu'à être mouille, d'aller se baigner. Kent s'est assis sur la galerie pour lire et regarder tomber la pluie d'automne. Une heure plus tard, la pluie a cesse d'un seul coup, comme elle avait commence. Nous avons aussitôt saute dans notre bateau. Doug a capture un autre brochet, beaucoup plus petit que le precedent. Si petit d'ailleurs qu'il l'a remis à l'eau. Vers 16 h, le front froid responsable du changement de temps a progressivement envahi l'atmosphère. Un changement radical par rapport aux temperatures douces que nous avions dernièrement. Doug etait encore en maillot de bain et il n'avait pas très chaud. Il est donc alle se changer au chalet pendant que Kent continuait à pêcher.

À ce stade-ci j'aurais aime avoir une autre histoire de pêche à vous raconter, mais helas, la chance n'etait toujours pas au rendez-vous. Il n'y eut donc pas de poisson au menu ce soir-là.

Juste avant d'atteindre le rivage, Kent a rencontre nos deux voisines. Elles revenaient de chez Donald. La femme la plus âgee avait retrouve sa bonne humeur. Donald avait mis un moteur d'appoint à l'arrière du bateau pour eviter que l'incident de ce matin se reproduise.

Lorsque Kent est arrive au chalet, il y faisait très doux car Doug avait eu la bonne idee d'allumer un feu dans le poêle à bois. Ce soir-là, nos deux super-pêcheurs ont dû se contenter de spaghettis sauce à la viande pour le dîner. Après le repas, nous nous sommes tous trois diriges vers la plage pour observer le ciel. La nuit etait claire et les constellations bien visibles. Voilà une partie de pêche qui se termine en beaute.

Ce soir encore, nous nous sommes couches de bonne heure. Nous avons apprecie le poêle à bois qui rechauffait un peu l'atmosphère, car la nuit a ete fraîche.

Mardi, Septembre 11, 2001

Doug s'est leve tôt pour ranimer le feu. Ciel, qu'il faisait froid! Nous avons pris notre petit-dejeuner et fait un peu de menage pour nous rechauffer. Avant de quitter le chalet, nous avions remarque des oiseaux qui ne semblaient pas sauvages et qui volaient très près de nous. Ils se posaient sur la galerie et nous regardaient lire avec curiosite lorsque nous etions à l'exterieur. Kent est sorti pour leur lancer quelques miettes. Cela n'a pas pris longtemps avant qu'ils viennent se percher sur son poignet et manger le pain dans sa main. On nous a dit plus tard que ces oiseaux - des geais du Canada -, appartiennent à la famille des geais bleus et des corbeaux.

À 9 h 30, nous etions dejà sur la rivière devant la maison de Donald. Nous avons ensuite descendu la rivière Flamand pour rejoindre la gare où nous etions arrives il y deux jours à peine. Deux journees qui ont passe à la vitesse de l'eclair. Avant d'arriver au quai, Donald nous a montre l'endroit où la rivière Flamand se jette dans la rivière Saint-Maurice, un affluent du fleuve Saint-Laurent. La salle d'attente à la gare de McTavis etait toute petite et dans un etat de delabrement avance. Il y avait neanmoins un bon poêle à bois qui degageait une douceur chaleur, fort appreciee des voyageurs qui prennent le train dans les grands froids de l'hiver. Malheureusement, les tuyaux de cheminee etaient rouilles et perces à plusieurs endroits. Je suppose qu'on attendait qu'il se produise un accident pour les reparer.

Le train est arrive vers 10 h 35. (Locomotive no 6401, fourgon à bagages no 8612 et voitures de voyageurs nos 8119 et 8146). Notre directeur des services, Ron Langevin, etait un homme qui n'avait pas sa langue dans sa poche.

Ce n'est qu'à notre arrivee à La Tuque que nous avons entendu parler des attaques terroristes de New York, de Washington, et de l'avion qui s'est ecrase en Pennsylvanie. Nous ne pouvions compter que sur le bouche à oreille, car nous n'avions accès à aucune radio ni à aucun journal. Lorsque nous sommes arrives à Hervey Junction, les deux trains ont ete reunis et nous avons retrouve notre ami Ricky Kulak, le directeur des services que nous avions rencontre mercredi dernier à l'aller. Il nous a donne quelques details sur cette catastrophe.

À ce moment, on nous a annonce que le train allait être retarde d'environ deux heures en raison du deraillement d'un train de marchandises qui s'etait produit la veille à quelques kilomètres de là. Cela signifiait que nous allions manquer notre correspondance et que nous ne serions pas chez nous avant minuit.

En apprenant cela, VIA a decide de mettre les quatre personnes qui avaient une correspondance dans un taxi à destination de Montreal. Avant de nous laisser partir, les deux directeurs des services et le mecanicien de locomotive nous ont demande nos chapeaux et nos t-shirts TrainWeb. Nous avons accepte de nous en separer pour les remercier. Ils ont beaucoup apprecie notre geste et nous ont souhaite bonne chance.

Quand la camionnette est arrivee, peu de temps après, nous y avons pris place tous les quatre ainsi que deux employes de VIA. Les deux employes sont descendus en cours de route et nous avons poursuivi notre course en direction de Montreal. Doug etait assis à l'avant, à côte du chauffeur et d'un autre voyageur. Il est indeniable qu'à l'arrivee sa maîtrise du francais s'etait nettement amelioree. De son côte, Kent a entame la conversation avec une jeune femme de Gatineau (près d'Ottawa) dont la mère est proprietaire d'un gîte touristique à La Tuque. Sa comprehension du francais a ete mise à l'epreuve car la brochure qu'elle lui a remise est entièrement en francais. Nous avons pouffe de rire lorsque nous l'avons entendu lire la brochure à haute voix. Kim etait très excitee à l'idee de poser pour des photos de mode le week-end suivant. En partant, Kim a promis à Kent qu'elle lui telephonerai quand elle sera celèbre. Nous avons atteint Montreal environ dix minutes avant l'heure normale d'arrivee du train. Un porteur s'est occupe de nos bagages et les a mis directement dans le train.

Nous avons pris la direction du salon VIA 1 pour nous enregistrer. Les gens etaient masses autour de la television pour glaner les dernières informations sur la catastrophe qui s'etait produite chez nos voisins du sud.

À bord du train, nous etions assis à côte du lieutenant-gouverneur de l'Ontario, Hillary Weston. Avec son entourage (ses conseillers et ses gardes du corps), elle avait dû prendre le train en raison des evenements de la journee. Nous avons observe avec beaucoup d'interêt le comportement des nombreuses personnes qui gravitaient autour d'elle pour echanger quelques mots. Je suppose que c'est ainsi que l'on agit dans certaines sphères. Sa presence à bord est peut-être la cause des problèmes que nous avons ulterieurement deplores.

VIA 1 qui est la première classe de VIA, est reputee pour l'excellence de ses prestations. Or, ce jour-là, le service auquel nous avons eu droit sur ce troncon n'etait même pas digne d'une classe economique.

La femme de Doug, Laurie, nous attendait à la gare de Brockville (Ontario) pour nous ramener à la maison.

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